2 Avril 2020
Sans résistance du profane au divin
Cent résistances à l'obscurantisme
SANS RÉSISTANCE
Il était chrétien du Maghreb et d’Orient, mon Mentor, mon Commandant, mon coéquipier et mon cher epoux disparu. E.
1. |
REQUIEM PASSIONNEL
2. |
INTROÏT
« Requiem aeternam dona ei, Domine, et lux perpetua luceat ei. » « Seigneur, donne-lui le repos éternel, et que la lumière perpétuelle luise pour lui. »
« Yigadal veyiqadash she’meh raba, be’alma di vera khirouteh… » « Magnifié et sanctifié soit le grand Nom, dans le monde qu’Il a créé selon sa volonté… »
J’ai psalmodié le Qaddish Avelim J’ai psalmodié les pensées chrétiennes J’ai entendu les prières musulmanes.
Empreinte de chagrin, de colère, À la douleur de tout mon être J’ai refusé, je t’ai refusé, mon Hère De partir, de me rendre, mon Être La Shekhina. La Shekhina, Je t’en bénissais à chaque voyage, Elle te protégeait pour me revenir. Ma nuée de lumière, vers les rivages Te guidait pour à nouveau nous unir.
Empreinte de chagrin, de rage À la douleur de toute mon âme J’ai fermé, je t’ai enfermé sans ménage Psalmodié incantations et charmes La Shekhina. La Shekhina, Je ne l’ai rappelée. Nuée sombre Est devenue, balayant tout espoir, Absorbant tout éclat, laissant l’ombre Guider les orphelines dans le noir.
3. |
KYRIE ELEISON
Kyrie eleison Christe eleison La douleur m’a faite « pauvre de Dieu »
Kyrie eleison Christe eleison Sera-t-il Seigneur miséricordieux ?
Kyrie eleison Christe eleison. Le chagrin nous est un air mélodieux.
Kyrie eleison Christe eleison La douleur m’a faite « pauvre de Dieu »
Kyrie eleison Christe eleison Sera-t-il Seigneur miséricordieux ?
Kyrie eleison Christe eleison. Le chagrin nous est un air mélodieux.
Kyrie eleison Christe eleison La douleur m’a faite « pauvre de Dieu »
Kyrie eleison Christe eleison Sera-t-il Seigneur miséricordieux ?
Kyrie eleison Christe eleison. Le chagrin nous est un air mélodieux.
4. |
GRADUALE ET TRACTUS
« Requiem aeternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceateis. In memoria aeterna erit justus : ab auditione mala non timebit »
« Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle s’illumine. Le juste restera dans un souvenir éternel, duquel il n’a pas à craindre une mauvaise réputation. »
Mes frères, laissez au monde des profanes, Ce que son âme retenait. Ô ! Mes frères, laissez la fleur qui se fane, Elle ne nous appartenait.
Mes frères, épargnez-lui la réprobation, « Belle de nuit », il éclaira. Mes frères, épargnez-lui l’abomination Des ténèbres. Ressuscita.
Mes frères, laissez au monde des profanes, Ce que son âme retenait. Ô ! Mes frères, laissez la lumière diaphane Baigner vos prières égrenées.
5. |
DIES IRAE
« Dies Irae, Dies illa, Solvet saeclum in favilla Teste David cum sibyla ! »
« Jour de colère, ce jour-là, Il réduira le monde en cendre, David l’atteste, et la Sibylle ! »
Mes frères, vous, mes ennemis Aujourd’hui. Laissons de côté Toute cette haine. Amis Redevenons. À mes côtés, Oui, rangez-vous, pour affronter L’unique : douleur ennemie.
Mes frères, les fils d’Abraham, Acceptez qu’il soit la cendre, Laissez s’élever, Elle, son âme, Laissez l’enveloppe descendre. Je ne pourrais les défendre Du jour de colère, vos âmes.
6. |
OFFERTORIUM
« Hostias et preces tibi, Domine, laudis offerimus. Tu suscipe pro animabus illis, quarum hodie memoriam facimus : Fac aes, Domine, de morte transire ad vitam, quam olim Abrahae promisisti et semini ejus. »
« Nous vous offrons, Seigneur, le sacrifice et les prières de notre louange : recevez-les pour ces âmes dont nous faisons mémoire aujourd’hui. Seigneur, faites-les passer de la mort à la vie, que vous avez promise jadis à Abraham et à sa postérité. »
J’inonderai la terre de mes larmes, De ce chagrin, naîtra la sagesse. Douleur ! Je ne prendrai point les armes ! De côté ma qualité de jugesse !
En sacrifice, je vous laisserai Mon amour. À jamais le garderai Derrière le voile de ma pensée. De la vie à la mort il est passé.
J’inonderai la terre de louanges, De cet éloge, naîtra l’Esprit Saint. Je le laisserai me guider, l’Ange, Lui, à la lumière de son dessein.
En sacrifice, je vous offrirai Mon amour. À jamais l’écrirai Dans la poussière. Suis-je insensée De vouloir le ressusciter du passé ?
Oh Seigneur, reçois mon offrande ! Oh Seigneur entends ma prière !
7. |
SANCTUS
« Sanctus, Sanctus, Sanctus, Dominus Deus Sabaoth ; pleni sunt coeli et terra gloria tua. Hossana in excelsis. Benedictus qui venit in nomine Domini. Hosanna in excelsis. »
« Saint, Saint, Saint le Seigneur, dieu des Forces célestes. Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire. Hosanna au plus haut des cieux. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux. »
Ô Saint Seigneur, nos Corps se sont épris ! Ô Saint Seigneur, nos Corps obéissants, Ô Saint Seigneur, reviennent les Âmes, Ô Saint Seigneur, Essence, la Flamme !
Hosanna au-delà Hosanna infini
Ô Saint Seigneur, et j’ai enfin appris, Ô Saint Seigneur, de votre armée. Versant, Ô Saint Seigneur, de votre armée, le Sang, Ô Saint Seigneur, celui de nos origines.
Hosanna au-delà Hosanna infini
Ô Saint Seigneur, je reconnais l’Esprit, Ô Saint Seigneur, notre divin, l’Esprit. Ô Saint Seigneur, vers toi, guide. Digne Ô Saint Seigneur, résilience. Sanctus
Sanctus Sanctus Dominus Deus Sabaoth.
8. |
AGNUS DEI
« Agnus Dei, qui tollis peccáta mundi, miserere nobis. Agnus Dei, qui tollis peccáta mundi, miserere nobis. Agnus Dei, qui tollis peccáta mundi, dona nobis pacem. »
« Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, aie pitié de nous. Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, aie pitié de nous. Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, donne-nous la paix. »
À celui qui s’offrit en sacrifice À celui qui embrassa pêcheurs Et vertueux, j’accepte la mort J’accepte ton repos, tes honneurs
À celui qui
À celui qui promit l’édifice À celui qui reprit les doutes Et les espoirs, je Leur bâtirai Je bâtirai Leur sanctuaire, Leur route
À celui qui
Pace Salam Shalom
À celui qui, cru en cette heure À celui qui, m’intima l’amour Et point la haine, j’accepte la vie J’accepte de Leur porter secours
À celui qui
À celui qui m’aima, Commandeur ! À celui qui préféra la Mer À la Terre, je me baigne, Ô, Je me baigne de ta lumière.
9. |
COMMUNIO
« Lux æterna luceat eis, Domine, cum sanctis tuis in æternum, quia pius es »
"Que la lumière éternelle luise pour eux, Seigneur, au milieu de tes Saints et à jamais, car tu es miséricordieux. »
Sur le parchemin, se lient le défunt et les bien-vivants Tels nos écritures baignées d’une douce lumière. Nos langues ne sont pas mortes : elles guident les suivants Sur le chemin de la miséricorde. À la poussière S’abandonner, et, communier comme le premier vivant.
10. |
ABSOUTE
« Libera me, Domine, de morte aeterna… »
« Délivre-moi, Seigneur, de la mort éternelle… »
Laissons aller l’homme au Divin Gaies ses aurores Ses heures passées Entrelacés…
Laissons aller l’homme au Divin Gaies ses aurores Ses heures effacées Et liées.
Laissons-le se délivrer Des tristes crépuscules. Les crépuscules De la discorde.
Miséricorde À nos pairs, À nos pères.
Absolution.
« Domine, et lux perpertua luceat eis. Cum sanctis tuis in aeternam, quia es.» « Que ta lumière éternelle luise pour eux, en compagnie de tes saints, durant l’éternité, parce que tu es bon. »
« Veyamlikh qoudsha berikh hou, b’malkhuteh viqareh. » « Et le Saint, béni soit-t’Il, régnera dans Sa royauté et Sa splendeur. »
Requiem 11. |
9.11
12. |
9.11
J’ai veillé, dans les ténèbres, ceux déjà morts et ceux à venir. J’ai, veille, l’âme, d’une nouvelle ère, à scintiller. J’éveillerai, le cor, lumière cuivrée à retenir… L’arme
Abaddon.
Je suis Abaddon J’abondais, noirceurs, ventres gonflés d’âmes à vomir. J’abonde, le monde de haine, à dominer. J’abonderai, rai de lumière pâle à revenir… L’arme
Abaddon.
Il est Abaddon,
13. |
L’ange aux yeux de pierre.
Des armées de guerriers, il lèvera Cet ange aux yeux de pierre. Semblable À un vrai semblable. Appellera À remonter des abîmes insondables, Désarmer le genre humain. Anéantir, L’ange aux yeux de pierre. Impardonnable, Ordonnera tourmente. Aucun repentir Ne sera entendu. Impitoyables Des armes et des chants de destruction.
Elle ne pourra se rendre Cœur sans rancœur Des armes, elle rend Désarmée, errant Entre deux mondes Elle ne pourra se rendre Cœur sans honneur.
Des avoués d’un monde en déclin, Proches fidèles missionnaires de l’ange. Ils se rapprochent, démons orphelins, Ils éclaboussent de peur et dérangent. Désavoués, lancent dehors aiguillons, L’ange aux yeux de pierre. Le bel archange Vers une résignation. Réveillons ! Les sonorités d’un plus bel effet ! Étrange… Des voix… Le silence. Apocalypse.
14. |
Les champs Psaumes
15. |
Les champs
Silence !
Les chants de l’Apocalypse Se taisent
Les champs s’étendent, les Maures S’apaisent
Les chants de Lumière éclipsent Ils se taisent
Les champs, mornes plaines de Morts Ils s’apaisent.
Silence
L’Humanité est née Ainée De la suivante.
Silence…
Le souffle, une langue morte Heureuse, reprend son haleine
Le souffle, une langue de terre Heureuse, l’accueille sans haine.
Silence
L’Humanité est née Puînée De la cédante.
16. |
Les chants
Les chants
Dans les champs, l’humanité Nouvelle se lève. Louanges, Remerciements. L’Absoluité De l’Unique, aussi étrange Soit-elle !
Les chants
Des voies : de la terre au divin, D’or au soleil, comme les blés. Grenat les rivières de vin ; Grâces louées des Assemblées, Soient-elles !
Les chants
Délivrés de leurs oppresseurs, Tous les esprits se souviennent : Pères, Mères, Frères et Sœurs Du livre des Psaumes. Le règne Soit-il !
17. |
Psaumes
Alors pour les générations perdues, Que les tambours, violes… Silence ! Que les cors aux chalumeaux… Silence ! Et pour les générations attendues Résonnent Raisonnent.
Psaume 120
7. « Je suis pour la paix ; mais dès que je parle, ils sont pour la guerre. »
Le livre des Psaumes Sefer Tehilim Kitab Al Mazamir
18. |
CENT RÉSISTANCES
Kyn AK-Labour |
Il espérait qu'un jour les enfants pourraient entrer à nouveau en toute liberté dans les églises, synagogues et mosquées, quelle que soit la filiation, l'appartenance religieuse...
Il espérait qu'un jour les enfants pourraient tous ensemble écouter les histoires de Grand-Papa, Saba et Baba...
Il espérait également que les enfants chaparderaient les douceurs préparées par Nanie, Safta et Nana...
Il espérait tant... Lui qui avait réussi à mener au bout du monde, des hommes que tout opposait : la religion, l'éducation et souvent la guerre...
Il est parti en mer il y a si longtemps, là, où l'appartenance à une nation ne fait ni foi ni loi...
En son hommage...
"Il y a trois sortes d'hommes : les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer."
Aristote